Le Biquet's, construction d'une maison bois, paille et terre dans le Comminges

Eux, ils ont le Fouquet's. Nous, on a le Biquet's !





Qui sommes-nous ?

Floppy, que je définis comme l'élément social de notre couple : c'est lui qui a les idées de sortie, qui invite du monde spontanément à la maison, qui développe notre réseau en allant vers les autres, qui s'intéressent à des sujets auxquels je n'aurais jamais pensé.
Il est "impulsif" et "relationnel", "geek" (toujours sur son PC à développer de nouveaux outils) mais pas ça n'est pas le roi de l'organisation.

Pour ma part, je suis quelqu’un d'émotionnelle et pragmatique. Je suis reconnaissante de l'avoir rencontré, il amène ce côté social dans ma vie (qui m'a permis de rencontrer tout un tas de monde), même si j'apprécie d'avoir un ou deux week-ends où l’on reste tranquilles afin de se ressourcer. Dans notre couple, je suis la "charge mentale", je gère le planning, le budget, rappelle les priorités... "Organisette" comme il m'appelle. Moins impulsive et allant moins à la confrontation, c'est moi qui m'implique dans notre village, et qui adore les petites attentions pour faire plaisir aux autres.

On aime tous les deux cuisiner et on le fait plutôt bien ! Car, quoi de mieux qu’un bon repas pour partager du temps de qualité en famille ou entre amis. On a tous les deux la chance d'avoir un travail plaisant, motivant et d'utilité publique, avec des horaires flexibles, on télétravaille une partie de la semaine, mais car il y a quand même des côtés moins bien, va-t-on continuer, longtemps ?
La construction de cette maison nous a beaucoup appris sur ce que nous étions capables de faire (de nos mains, de notre argent, avec les autres, ensemble). La maison finie, nous diminuons progressivement notre temps de travailler (dès le début de la construction, nous sommes passés à 80% pour avoir plus de temps pour pouvoir faire nous même). Nous comptons bien poursuivre sur cette lancée. Nous nous investissons dans le monde rural qui nous entoure avec grand plaisir et découvrons aussi les souffrances et difficultés rencontrées par beaucoup d'agriculteurs et d'éleveurs. Ainsi que la sobriété financière et de confort (qui n'est en général pas choisie) mais qui n’empêche nullement d'être heureux, solidaires, généreux...

Et depuis 2021, nous sommes 3, notre Zaza est arrivé et c'est un vrai plaisir de passer du temps avec lui !


Toulouse c'est pas mal...
Certes...
Mais nous on préfère se mettre au vert, et se construire une vie saine à la campagne. Après avoir longtemps louché sur l' Ariège (au départ nous étions plutôt partis pour rénover une maison existante), nous avons finalement trouvé un super terrain dans le Comminges. Avant de l'acheter, ça nous a pris du temps (et vous n'imaginez pas combien nous avons attendu, d'ailleurs nous non plus au départ) car il a fallu obtenir un permis de construire!!!

Le terrain où nous allons finalement construire notre maison est vraiment bien situé. A quelques centaines de mètres du coeur de la commune d'Agassac située au sommet d'une colline. La maison y sera protégée des vents dominants et du mauvais temps (on est météos quand même...!) il est exposé plein sud et offre une superbe vue sur les collines environnantes et une partie des Pyrénées.

Au programme : La construction d'une maison (durable, saine, fonctionnelle, bien intégrée dans le paysage ) ossature bois, remplissage paille, et enduits terre crue. Le jardinage...

Le défi : construire en grande partie nous même, ou faire appel plutôt à des artisans locaux (et pas à des bétonneurs, gros pollueurs, spéculateurs et j'en passe...), jouer sur l'entraide, le partage de compétences et de connaissances et la solidarité grâce au principe de chantier participatif : http://fr.twiza.org

La maison : Après nous être bien renseignés sur les différentes techniques de construction (maison en pneu par exemple... oui, oui ! ça existe, comme celle de Momos et Cecile. http://ecomaison-pneus.blogs.fr/index.html ), nous optons pour la maison ossature bois, remplissage paille ! Que les sceptiques qui ont encore le mythe des 3 petits cochons se rassurent : la paille brûle bien moins bien que le béton (faites vos recherches ou regardez : https://www.youtube.com/watch?v=Pys8hh7BTBg&t=2s) .
En dehors de ça, c'est un matériau naturel, réutilisable, bon marché, isolant et abondant (10% de la paille produite en France suffirait si on décidait à partir de maintenant de ne construire qu'en paille !!).
Pour vous présenter la maison en elle même rien de tel que les plans... Et oui, on les a faits, refaits, modifiés, imprimés, ré-imprimés, re-modifiés... et ils nous on permis d'obtenir : Le fameux permis de construire. Jetez-y un coup d'oeil, et si ça vous intérèsse, on a aussi mis les fichiers sources qui ont permis de générer les documents. Pour résumer, c'est une maison de 96 m2 au sol avec un sous-sol complet (garage) et un demi étage (c'est à dire une mezzanine sur la moitié de la surface de la maison). Soit 128 m2 habitables. (Voir les plans de distributions plus bas.) Elle est en grande partie autoconstruite, portée par une ossature bois, remplie de bottes de paille et enduite de terre. Pour des détails sur les différentes étapes du chantier, le mieux est de balayer le calendrier (on a commencé les travaux en septembre 2014)... Et on a indiqué et imagé chaque étape du chantier... Alors promenez-vous dans notre agenda du passé ! Ou alors faites une recherche par mot clef du sujet qui vous intéresse.

Le terrain : Sur notre hectar de terres en partie agricole, nous comptons y mettre en plus de notre maison, des fruitiers (d'essences locales : pour ça y a http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/ ), quelques moutons, chèvres ou autres tondeurs, une phyto-épuration ("Quezako ?"), une marre et un potager (en permaculture de préférence).

La phytoépuration : La commune d'Agassac n'est pas reliée au tout à l'égout, une chance car faire caca dans l'eau potable pour ensuite mélanger ça aux eaux de pluie et aux eaux ménagères n'était pas dans nos projets... Nous avons donc opté pour un assainissement non collectif de type phyto-épuration et des toilettes sèches. C'est à dire, que nous n'aurons pas de toilettes "à eau" dits normaux (on installera juste une arrivée et une évacuation dans la salle de bain au cas où un jour, on en ait besoin...). Nous allons donc faire nos besoins dans de la sciure de bois dans un sceau que l'on pourra vider directement depuis l’extérieur (via une "trappe") pour la déposer dans l'aire de compostage. Quelques temps plus tard, nous aurons alors un bon compost pour le jardin... Concernant l'assainissement des eaux ménagères de la maison (peu sales si on fait attention aux produits que l'on utilise) seront alors traitées par phyto-épuration, c'est une combinaison de filtres plantés, facile à mettre en place, respectueux de l'environnement et qui plus est joli... Présenté comme ça, c'est le top, en plus c'est bien moins cher qu'une fosse sceptique et un filtre à sable... Mais car oui il y a un mais.... Cette technique d'assainissement n'est pas reconnue en temps que telle... Voici le problème : L'utilisation des toilettes sèches est autorisée par la loi : article 17 en dérogation à l'article 3 de l’arrêté du 7 septembre 2009. En utilisant des toilettes sèches, on ne rejette que des eaux ménagères dites eaux grises et aucunes eaux vannes dites noires (on consomme donc moins d'eau). Le système d'assainissement ne reçoit donc que les eaux grises, ce cas est traité dans l'article 6 du même arrêté. Hors pour déposer le permis de construire, il faut faire une demande d'installation d'assainissement non collectif au SPANC (A Agassac : les Eaux de la Barousse) pour cela, il faut remplir un formulaire indiquant le système agréé choisi car on ne peut installer que des systèmes agréés, hors les seules phyto-épurations agréées à ce jour (Jardi-Assainissement d'Aquatiris et filtres plantés de roseaux Autoepure) ne sont agréées (depuis seulement 2 ans) que pour le traitement des eaux grises ET des eaux vannes. Il y a donc un vide juridique sur l'assainissement par phyto-épuration en présence de toilettes sèches... Les deux sont autorisés, mais le cas où les deux sont mis en œuvre (qui est le plus logique) n'a pas été envisagé... Il existe néanmoins une solution pour passer outre cet agrément : avoir une dérogation de la mairie. Hors la mairie d'Agassac a malheureusement donné ses droits en matière d'assainissement aux eaux de la Barouse, il nous est donc impossible d'obtenir la dérogation. La solution que nous envisageons est donc de déclarer une phyto-épuration de type Jardi-Assainissement d'Aquatiris pour l'obtention du permis de construire mais de réaliser une phyto-épuration du type Eau vivante non agréée à ce jour en espérant qu'à la fin des travaux, ce vide juridique soit comblé... Ou au pire que la visite de conformité à la fin des travaux conduise à la mention non conforme mais non polluant. Nous aurons alors à payer l'analyse de l'eau en sortie des bassins mais pas à modifier notre installation. Pour avoir toutes ces explications, il nous a fallu passer de nombreux coups de fil (aux Eaux de la Barousse, à la mairie, à PhytoEpur, à Aquatiris...) lire les articles de loi, les retours d'autres auto-constructeurs... Les documents à notre disposition : ici Tout ça pour comprendre ce que nous avons à faire pour mettre en place ce système non agréé mais qui est selon toutes les sources citées (y compris les eaux de la Barousse) une solution respectueuse de l'environnement, efficace, facile à mettre en place et pas chère... Au niveau de notre projet, la phyto-épuration se situera dans le pente, entre la maison et la mare. Les eaux de pluie seront récupérées dans des cuves pour arroser le jardin et le surplus (lorsqu'il y en aura) sera dirigé vers la mare tout comme les eaux traitées (en sortie de phyto-épuration).

Les bilans (financier, environnemental, main d'oeuvre...) : Avant de commencer, on avait estimé... Depuis, le début du chantier, on essaye de tout compter enfin à peu près pour ce qu'on n'a pas pu compter, on estime...!
C'est dur de faire des estimations avant de commencer, tant qu'on n'a pas fait, difficile de dire combien ça va couter, combien de temps ça va prendre, combien de bras il va falloir...Et une fois qu'on est en train, on ne se rend pas beaucoup plus compte, c'est après coup que les bilans tombent ! La maison est finie, voilà un point sur nos dépenses, consommations, coups de main...

Le bilan main d'oeuvre : Beaucoup de mains d'oeuvre !!!! Merci beaucoup à tous.
On a recensé :
- Plus de 100 personnes différentes qui sont venues au moins une fois aider sur le chantier !
- un maximum de 20 personnes sur le chantier en même temps !
- plus de 1000 repas servis au Biquet's
- et bien bien plus de 1000 bières bues ! (On ne fera pas le bilan exact...)
Etapes nb de jours de travail nb de jours/homme
hors d'eau 164 465
hors d'air + 50 + 296
2nd oeuvre + 140 + 424
total 354 1185

Le bilan environnemental : Ce bilan est de loin, le bilan le plus compliqué à faire... Il est en cours !
L'objectif est d'obtenir le nombre approximatif :
- d'arbres
- de bottes de paille
- de m3 de terre
- de m3 de sable
- de tonnes de cailloux
- de sacs de ciments
- de kg de métaux
- de litres de pétrole
- de m3 d'eau
- de kW d'électricité ...
utilisés pour la construction du Biquet's !

Le bilan financier :
En quelques chiffres

Postes Estimation initiale Dépense réelle
Achat terrain + notaire + taxes + réseaux + énergie 80 000 77 900
Outillage 10 000 8 200
Terrassement + Fondations 5 000 6 500
Sous sol 10 000 24 000
Ossature + Charpente + Couverture + Bardage 50 000 72 000
Menuiseries 25 000 24 000
Planchers + Sols 10 000 14 000
Cloisons + Paille + Enduits 10 000 15 000
Electricité 10 000 3 500
Plomberie 10 000 2 900
Aménagement + Cuisine + SdB 15 000 8 400
Chauffage + Ventilation 10 000 7 200
Aménagements extérieurs + Phyto + WC 8 000 5 000
Main d'oeuvre (nourriture, hotels) 20 000 11 000
Total 273 000 279 600


Si vous avez envie de voir le détail de nos dépenses, on le partagera volontiers avec vous ! Contactez-nous !



Cette page était initialement destinée à vous faire savoir ce dont on a besoin pour notre projet de construction de maison. Nous préfèrions échanger des services ou des objets, réutiliser/réparer/récupérer, éventuellement louer ou acheter ...

Et grâce à vous, on a pu le faire merci !
Maintenant cette maison finie (enfin habitable confortablement car c'est jamais vraiment finie une maison), il va falloir envisager la suite : que va-t-on faire des 3 hectares en notre possession ? comment va-t-on s'investir dans les environs ? quelle(s) activité(s) allont nous commencer, arréter...?